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Endo-proception
Johannes Vermeer, La Dentellière (De kantwerkster) huile sur toile, 1669-71, Musée du Louvre, Paris.
Les endoproceptions ne sont pas des sensorialités provoquées par des stimuli externes (comme c'est le cas avec les exoproceptions), elles sont issues de stimuli internes à l'observateur. Elles sont restituées au sujet en tant que traces laissées sur ses différents capteurs mais apparaissent à chaque fois comme une perturbation des exoproceptions. Par exemple, pour un myope, le flou qui affecte sa vue ne résulte pas de troubles extérieurs et provient entièrement de son organisme.
L'endoproception apparaît directement, sans intermédiaire, mais peut être par ailleurs représentée. C'est le cas dans ce tableau de Vermeer, au premier plan, où les fils rouges sont partiellement filtrés par le flou (endoproceptuel) d'une profondeur de champ représentée, la mise au point étant réalisée sur les doigts de la dentellière.
Rembrandt, Jan Six (1665). Huile sur toile, Six family collection, Amsterdam.
Dans ce tableau, l'endoproception est utilisée d'une façon particulière. On voit que Jan Six est perdu dans ses pensées, la mise au point est faite sur son regard mais tout ce qui l'entoure, notamment les gants du protagoniste, est pris dans un flou général. Nous avons l'impression de voir les éléments éloignés de son visage comme il pourrait les voir lui-même. Il s'agit d'un point de vue objectif (puisque l'angle de vue n'est pas mis sur le compte d'un personnage extérieur) subjectivé (car certains paramètres sont dépendants de la vision du protagoniste présent dans l'image).