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Quelque chose circule
Conceptions du 1% artistique (projet préselectionné) pour le Parc Technologique Universitaire de La Réunion.
Le projet d'oeuvre proposé a été élaboré de manière à souligner la structure architecturale du Parc Technologique Universitaire. Les matériaux et les emplacements ont été choisis pour compléter les configurations formelles privilégiées et donner l'impression rétrospective que les dispositifs plastiques avaient été prévus par l'architecte. Un équilibre a été trouvé pour que l'oeuvre soit présente sans ostentation jusqu'à s'imposer discrètement comme une évidence. Elle est faite pour être observée sur une certaine durée et prendre de l'épaisseur avec le temps.Commentaire : « Quelque chose circule » pourrait tenter de résumer le projet de cette oeuvre qui ne doit pas illustrer un propos trop précis et doit rester en partie énigmatique. Toutefois, il est immédiatement perceptible qu'une sorte de flux se répand tout au long des passages empruntés sur différents niveaux par les occupants. Il en résulte la perception d'une sorte d'activité sereine, imperturbable et calculée mais également le passage progressif entre niveaux distincts, d'une discipline à une autre.
Cinétique n° 1 (2007), Version N° 1 (2007) série de leds, situés sur les coursives du bâtiment, formant des traits lumineux discontinus s'allumant l'un après l'autre à vitesse réduite comme s'ils circulaient d'un étage à l'autre (simulation de Stéphane Morali).
Une série de leds formant des traits lumineux discontinus (de trente à quarante groupes d'unités) sont placés sur les coursives des trois étages et tout au long de la passerelle. Ils s'allument l'un après l'autre en partant du dernier étage puis en serpentant d'un étage à l'autre avant de repartir tout au long de la passerelle. Une fois la dernière lampe éteinte, le cycle se reproduit. Chaque groupe de diodes formant un trait lumineux est relié à un transformateur autonome. Un programme informatique permet de contrôler l'ensemble et de faire « défiler » les traits à la vitesse désirée. L'oeuvre repose donc sur une technologie qui n'est pas sans rapport avec le lieu universitaire.L'utilisation de diodes à grande ouverture sera préconisée, permettant de voir la lumière diffusée sous plusieurs angles. Les lampes sont placés en quinconce d'un étage à l'autre. Sur un même étage, l'alternance d'un léger décalage est pratiqué sur la hauteur de leur emplacement (volontairement accentué sur les images fournies pour que l'on comprenne mieux l'intention). Ces décrochements et autres chicanes prolongent la géométrie de l'élément architectural rose qui réunit les escaliers reliant les différents étages. Ils donnent également le sentiment d'un parcours un peu plus compliqué qu'une simple ligne droite, comme si des accidents entraient en jeu, aussitôt évités.
Les leds donnent les moyens de contrôler la couleur. Il m'a semblé que l'usage du même bleu que celui des poteaux verticaux permettaient d'intégrer plus facilement ces traits d'union lumineux en pointillé. (Remarque importante : l'image de synthèse en mouvement qui a été réalisée utilise le blanc pour mieux faire ressortir la lumière).
La vitesse de défilement est très importante car c'est elle qui favorisera les ambiguïtés de perceptions requises. Par ailleurs le sens de défilement pourra aller de la droite vers la gauche et du bas vers le haut si l'on pense que l'élévation connote mieux les intentions de la recherche effectuée dans les bâtiments concernés du Parc Technique Universitaire.
Choix des Transitions : Mon travail de réflexion sur les transitions s’est effectué aussi bien dans l’espace que dans le temps, notamment grâce à la création de spectacles musicaux, établis en collaboration avec des compositeurs et des écrivains, pour lesquels j’ai réalisé la scénographie, la mise en scène et la lumière. Plusieurs types de transitions sont utilisés ici, sans que nous en ayons nécessairement conscience. C’est l’ambiguïté de leur superposition qui crée la richesse du dispositif. Nous pouvons passer de l’une à l’autre ou les envisager simultanément selon la manière dont nous nous concentrons ou laissons agir notre perception.Ces transitions sont les suivantes :
Le raccord par imitation : Nous pouvons envisager les séries de leds comme indépendantes et dans ce cas, chaque groupe de diodes qui s’allume semble imiter celui qui vient de s’éteindre du fait qu’il reprend la même taille, la même couleur et la même intensité.
La substitution : Elle s’effectue par « sauts quantiques ». Chaque élément lumineux semble être remplacé, dès qu’il s’éteint, par un nouvel élément qui le suit. C’est la synchronisation exacte qui permet d’établir cette impression qu’un élément se déplace par à-coups et que ses différentes positions se remplacent l’une après l’autre.
La transformation progressive (ou interpolation) : C’est le sentiment que nous avons lorsque nous imaginons un chemin virtuel entre chaque trait de lumière. Comme si un parcours continu d’un trait lumineux était effectué dont une partie était régulièrement occultée et une autre présentée à l’arrêt.Réplique n° 25 (2002), Version n°3 (2007).
Description : Des néons (roses) sont suspendus sous la coursive et se réfléchissent dans une plaque d'aluminium chromé placée sur la surface de béton horizontale (faisant office de plafond quand on se trouve au rez-de-chaussée). Simulation de Stéphane Morali.
Autres Versions de la >>>>>>>>> Réplique #25