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Hamel réplique
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"Patrice Hamel réplique" à John Cornu et Jean-Noël Orengo
in Patrice Hamel (monographie, éd. mf, 2006)
[…] JC : D’une certaine manière les Répliques se suffisent à elles-mêmes (chacune fournissant ses propres clés d’appréhension). Peut-on pour autant parler d’impasse sur l’histoire de l’art ?
PH : Tout dépend de ce que l’on entend par Répliques. Non, si le terme s’applique aux seuls matériaux installés dans un lieu, car ils ont besoin pour exister en tant qu’œuvre de leur rapport avec celui-ci, de leur relation avec l’observateur. Oui, si une Réplique c’est le résultat de tous ces liens, mais dans ce cas, se suffire à soi-même en tenant compte de tout ce qui se passe autour de soi, ce n’est plus vraiment synonyme de repli. Les clés d’appréhension intégrées au sein d’une Réplique soulignent le fait que cette dernière appartient étroitement à son processus de réception, ce qui favorise moins l’isolement qu’une œuvre incapable d’orienter l’observateur par elle-même. Une Réplique n’est pas autonome. Les Répliques fonctionnent selon un principe d’anticipation qui s’appuient notamment sur l’éducation du récepteur ayant appris à lire la langue employée, et s’étant entraîné, plus ou moins malgré lui, à décrypter les différentes formes qu’emprunte un même signe. Par ailleurs, comme les problématiques qui concernent les Répliques font appel à l’appréhension sensorielle, à leur relation spatiale, à la cognition, certaines leçons qu’elles délivrent, si l’on sait correctement les transposer, permettent d’accéder à la compréhension d’autres arts, d’autres domaines axés sur le visuel, voire d’autres pratiques dans lesquelles les sensations sont aux premières loges. Autrement dit, plutôt un vaste champ.
“ Impasse sur l’histoire de l’art ” ? Si l’art est réservé aux émules de Warhol, alors oui. Et je ne parlerai pas de l’historicisme qui continue à faire des ravages, notamment en matière d’art. Si l’on accepte qu’existe une tradition historique des œuvres d’art offrant leurs clés d’appréhension (dont découle la modernité) alors non. Le fait de s’attacher à aider l’observateur dans son approche concerne de nombreuses œuvres du passé, par conséquent, en poursuivant cette démarche, l’impasse est faite, si l’on veut, mais sur une partie seulement de l’histoire de l’art. […]